Me top 10 des meilleurs romans des années 80

Il y a les livres qui nous font rire, sourire, nous donnent envie de tomber amoureux... et ceux qui nous bouleversent au point de nous faire pleurer autant qu'à la mort de la maman de Bambi dans le film de Disney. Tristes, révoltants, effrayants... S'inscrivant dans ce que la littérature a offert de meilleur, ils ont tous une bonne raison de nous faire sortir le paquet de mouchoirs.

Me top 10 des meilleurs romans des années 80

« Le Terminal »

  • Me top 10 des meilleurs romans des années 80
    Il fait partie de ces romans dont on ne sort pas indemne. Rien de violent, rien de démonstratif. Non, on écoute Jeff, 13 ans, raconter son histoire de petit garçon dont la lèvre est déformée par un bec de lièvre, et qui peine à se faire de nouveaux amis dans la ville américaine où ses parents viennent de déménager, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Si l’on rajoute à la cruauté des enfants le passage difficile de l’adolescence…« Rares sont les êtres à qui on peut tout dire. Lorsqu’on n’a plus personne pour cela, alors on est affreusement seul ». Face au rejet, Jeff perd les pédales et s’éloigne progressivement de ses parents et de son petit frère de six ans, adorable et débordant d’amour. Ça ne suffira pas. En 128 pages, ce roman écrit dans la langue de Molière par l’Américain francophile Bruce Lowery (qui signe là son œuvre majeure) fut couronné par le Prix de l’Académie Française et le prix Rivarol. À juste titre.
  • « - Elle était si douce, dit Colin. Jamais elle n'a fait le mal, ni en pensée, ni en action. - Ca n'a aucun rapport avec la religion, marmonna Jésus en bâillant. Il secoua un peu la tête pour changer l'inclination de sa couronne d'épines. - Je ne vois pas ce que nous avons fait, dit Colin. Nous ne méritions pas cela. »Dédié à sa première épouse, la belle et brillante Michelle, est le roman le plus connu de Boris Vian. Ce n’est pourtant pas le plus sombre (J’irai cracher sur vos tombes est d’une rare noirceur), mais il est sans conteste le plus émouvant. Malgré sa drôlerie, son inventivité et son apparente légèreté, il parle avant tout de l’injustice de la maladie (ici, celle de Chloé), du malheur causé par la folie (celle de Chick, dont la chute est causée par sa passion dévorante pour Jean-Sol Partre), de la lente agonie de la solitude de ceux qui ont tout donné et à qui on ne donne plus rien (Alise et Colin, à qui la vie souriait pourtant).Et le tout dernier chapitre, celui du pacte entre la souris grise, témoin de l’histoire depuis le début, et d’un chat prêt à accéder à ses derniers désirs, ferait pleurer le plus endurci d’entre nous. C’est brillant, parfois drôle, et d’un dramatique difficilement égalable dans ce style si à part qu’était celui de Boris Vian.
  • « Je me dis que ce livre n’a sa raison d’être que dans cette frange d’incertitude, qui est commune à tous les malades du monde » : lorsqu’il apprend qu’il est séropositif, Hervé Guibert est abattu avant de retrouver l’espoir grâce à un ami, Bill, qui lui promet de lui procurer un traitement miraculeux venu des Etats-Unis. Il ne le fera jamais – et ne lui sauvera donc pas la vie. Avec ce récit éclairé par le style limpide et prodigieux de Guibert, l’écrivain (également photographe et cinéaste) devient connu du grand public.Outre le cheminement personnel de Guibert, on y découvre tout un petit monde soudainement menacé par le SIDA : celui des gays intellectuels des années 80 en France. Michel Foucault en tête (Muzil dans le livre), un véritable ami, lui, également victime de cette maladie alors impitoyable – ici disséquée et révélée comme personne ne l’avait fait avant. À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie est l’œuvre d’un grand écrivain, disparu en 1991 à l’âge de 36 ans, dont la beauté physique, angélique, n’avait d’égal que la beauté de son écriture.
  • « Et je me rendis compte aussi, avec un mélange d’effarement et de dégoût que je continuais (de manière à dire vrai purement théorique, parce que je savais bien qu’en ce qui me concerne tout était terminé, j’avais gaspillé mes dernières chances, j’étais sur le départ maintenant, il fallait mettre un terme, il fallait conclure), mais que je continuais quand même au fond de moi, et contre toute évidence, à croire en l’amour ».Humoriste cynique, provocateur et graveleux, Daniel raconte sa vie et son adhésion à la secte des Élohimites (a.k.a celle de Raël). Des siècles plus tard, Daniel24 et Daniel25 poursuivent, chacun à leur manière, son récit. À la fois contemporain et futuriste, drôle et désespéré, La possibilité d’une île est sans aucun doute le roman le plus poignant de Houellebecq, qui survient après ses deux premières bombes (Extension du domaine de la lutte, Les Particules Elémentaires) et un troisième roman un poil excessif moins bien accueilli (Plateforme). Par la suite, il cultivera toujours la satire mais avec des inclinations fantastiques (La Carte et le Territoire, Soumission). Évoquant ici toutes les joies et les désastres provoqués par l’amour, la grande affaire du monde, à la lumière de cette possibilité d’une île, Houellebecq nous émeut, profondément - les dernières pages sont belles à pleurer.
  • Nous sommes en 1947. Le jeune écrivain sudiste Stingo, qui rêve de rencontrer le succès, s’installe dans la pension de Yetta Zimmerman, à Brooklyn. Rapidement, il est intrigué (et dérangé) par ses voisins du dessus, Nathan Landau et Sophie. Comme il le découvre bien assez vite, Nathan est Juif, séducteur, brillant mais schizophrène à tendance parano ; et Sophie, catholique polonaise, est une rescapée d’Auschwitz. Stingo tombe fou amoureux de cette dernière qui, au fil de leurs rencontres, lui raconte son passé et le choix, inhumain et inimaginable, auquel elle a du être confrontée lors de sa déportation.Styron déploie ici toute sa verve littéraire, mêlant les points de vue des uns et des autres, et évoquant l’horreur du nazisme comme de l’esclavagisme. Ce n’est pas par hasard qu’il cite André Malraux en ouverture du Choix de Sophie : « Je cherche la région cruciale de l’âme, où le Mal absolu s’oppose à la fraternité ». Cependant, on y trouve aussi un humour délicieusement acide, absent de l’adaptation cinématographique où s’illustre Meryl Streep.
  • « Que pouvais-je dire ? Tous ces gens savaient que je l’avais tuée » : le roman s’ouvre sur le procès du jeune Robert, accusé du meurtre de Gloria. Il en profite pour raconter leur rencontre, quelques semaines plus tôt, et leur bout de chemin fait ensemble. Wannabee comédiens tous les deux, ils décident de sortir de leur pauvreté en participant à un marathon de danse. Le principe : danser le plus longtemps possible avec dix minutes de pause toutes les deux heures. La récompense : 1000 dollars et peut-être le fait d’être repérés par un producteur présent dans le public.Gloria et Robert vont tenter leur chance. Pour le pire, comme on le sait depuis le début. Un fatalisme parfaitement plombant... Écrit dans la foulée de la Grande Dépression de la fin des années 20, avec un style étonnamment cru dénonçant le voyeurisme et la cupidité de la société américaine,On achève bien les chevauxest terriblement actuel. Et d’autant plus bouleversant.
  • « Quand il se réveillait dans les bois dans l’obscurité et le froid et la nuit il tendait la main pour toucher l’enfant qui dormait à ses côtés. » L’apocalypse a eu lieu. Plus de flore ni de faune, et le peu d’hommes qui reste est devenu d’une sauvagerie extrême – versant parfois même dans le cannibalisme. Un père et son fils marchent vers la mer, pour trouver un climat plus clément et peut-être plus de nourriture. Ils marchent, marchent, malgré le froid et les agressions de toute part. Dans le revolver du père, deux balles au cas où il faille en finir…Avec ce roman aussi aride que les paysages qu’il décrit, littéralement dépouillé et d’autant plus frappant, Cormac McCarthy signe un des plus beaux récits post apocalyptiques jamais publiés, rappelant à quel point la vie compte. Également exploité dans l’adaptation de John Hillcoat, l’amour entre le père et le fils fait monter les larmes au yeux plus d’une fois.
  • « Tant qu’il existera, par le fait des lois et des mœurs, une damnation sociale créant artificiellement, en pleine civilisation, des enfers, et compliquant d’une fatalité humaine la destinée qui est divine ; tant que les trois problèmes du siècle, la dégradation de l’homme par le prolétariat, la déchéance de la femme par la faim, l’atrophie de l'enfant par la nuit, ne seront pas résolus ; tant que, dans certaines régions, l’asphyxie sociale sera possible ; en d’autres termes, et à un point de vue plus étendu encore, tant qu’il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles. »Ainsi introduit sa grande fresque romanesque, avec ces mots qui, prononcés aujourd’hui, ne paraissent absolument pas datés. C’est la grande force des Misérables, à la fois lié à une époque (les méandres politiques et sociaux du milieu du 19e siècle) et absolument intemporel : combien de Cosette subissent encore des sévices dans le monde ? Beaucoup trop. Sa vulnérabilité, le triste destin de sa mère Fantine, mais aussi l’héroïsme incroyable de Gavroche ou le sacrifice de la stupide Éponine font du roman le plus connu de Victor Hugo le plus efficace en termes lacrymaux.
  • Professeur de lettres classiques à Harvard, Erich Segal écrit le scénario du film d’Arthur Hiller porté par le couple légendaire Ali MacGraw-Ryan O’Neal. Quelques semaines avant la sortie en salles de Love Story, il transforme son script en roman : après tout, cela ne peut que booster la promotion du film. Les résultats dépasseront ses espérances.Et pour cause, l’histoire est digne de Roméo et Juliette, version sixties américaines. Olivier Barrett est étudiant à Harvard, issu d’une famille WASP riche, conventionnelle et au bras long. Il tombe amoureux de Jenny Cavilleri, d’origine italienne et sans le sou. Evidemment, le père d’Olivier (surnommé « Preppie » par la plutôt rigolote Jenny) lui coupe les vivres, mais le couple va réussir à joindre les deux bouts sans sa bénédiction. Tout irait pour le mieux, donc, si la jeune femme ne tombait pas malade… La petite larme, vous n’y échapperez pas. Même si « l’amour, c’est n’avoir jamais à dire qu’on est désolé », comme l’écrit Erich Segal.
  • « Au-dessus de nous, on entendait des piétinements, des trépignements. - A mort, Judas ! croassa une femme au dehors ; c’était notre vendeuse de journaux. Un fauteuil passa en sifflant et s’écrasa sur les rosiers du jardin. Maman se mit à pleurer tout haut et je l’imitai. » Ce roman destiné à la jeunesse ne s’oublie pas de sitôt, et s’impose comme l’un des récits les plus efficaces pour expliquer les rouages démoniaques qui ont précédé la Shoah. La famille du narrateur vit dans le même immeuble que celle de Frédéric, les Schneider. Ils naissent le même mois, en 1925. Mais Frédéric est Juif et, au fil de années, l’étau va se resserrer, et le narrateur à travers ses yeux d’enfants, raconte l’antisémitisme ambiant d’une Allemagne possédée par le nazisme.Racisme, menaces, pogroms puis déportation.. Evidemment, tout ceci va très mal finir pour Frédéric et ses parents. Mais le ton neutre, dépourvu de tout pathos, l’infinie diplomatie avec laquelle Richter racontes son histoire (cible enfantine oblige) la rend d’autant plus émouvante. À lire, quelle que soit son origine, sa religion et, finalement, son âge. Et ce sera difficile de ne pas pleurer, dans tous les cas.

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